Una mica de sentit comú francès
Ivan Rioufol, que revisa l’actualitat cada setmana en el Figaro, i és una de les plomes periodístiques més incòmodes per a la beneiteria imperant, en el seu article del 15 de juliol ens ofereix unes imprescindibles reflexions per passar l’estiu.
A quoi bon le nier ? L’Islam est un problème pour l’Occident. Et il revient aux très nombreux musulmans éclairés, horrifiés par la barbarie qui a frappé la Grande-Bretagne en leur nom, d’admettre l’urgence d’une lecture critique du Coran. Car c’est bien le même livre qui invite à vivre paisiblement et qui attise la haine d’une poignée de fanatiques contre les «infidèles». Les quatre jeunes kamikazes de Londres, d’origine pakistanaise, étaient nés et avaient été élevés en Angleterre. Ils étaient jusqu’alors bons dévots.
«Ces attentats n’ont rien à voir avec l’Islam», répète le discours dominant. Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, évoque un «acte criminel gravissime» qui «ne peut en aucun cas se revendiquer ni de l’Islam ni de ses valeurs». Mais ce rejet compréhensible revient à faire du terrorisme l’expression exacerbée d’un sentiment d’injustice, qui rend coupable le pays frappé. Or, le nihilisme islamiste puise d’abord dans les textes sacrés. Interdit de le dire ?
Le procès en islamophobie, porté par les moralisateurs professionnels, fait le jeu des intégristes. Oeuvrant à la réislamisation de leurs «frères et soeurs», ils font obstacle à un aggiornamento du Coran, au prétexte qu’il aurait été dicté par Dieu. Ce faisant, ils justifient la perpétuation du djihad par le prosélytisme — un rapport confidentiel de l’Education nationale a montré, en juin 2004, comment le fondamentalisme s’est installé au coeur de l’école publique (Rapport Obin «sur les signes et manifestations d’appartenances religieuses dans les établissements scolaires», déjà cité ici.) — ou par la violence, dont le prophète guerrier sut faire usage.
La bien-pensance réprouve le procédé des citations. Elle estime que des propos belliqueux se retrouvent aussi dans la Torah ou l’Evangile. Mais c’est oublier que juifs et chrétiens ont su dépasser la lettre, tandis que l’Islam est resté un code de conduite impératif. Le Coran dit par exemple, parlant des «mécréants» (sourate 2, verset 191) : «Et tuez-les, où que vous les rencontriez (...)» ; ou encore (sourate 8, verset 17) : «Ce n’est pas vous qui les avez tués ; mais c’est Allah qui les a tués (...)», etc. (La traduction est celle proposée par l’Union des organisations islamiques de France sur son site Internet.).
Aller à la source — les appels à trucider les juifs et les chrétiens se comptent par dizaines — fait comprendre ce qu’est cette idéologie conquérante, raciste, sexiste. Un lecteur d’Ezanville (Val-d’Oise) vient de m’envoyer un opuscule de 24 pages édité en Turquie, distribué dans des boîtes à lettres de sa commune, où il est expliqué, sourates à l’appui, pourquoi Jésus n’est qu’un «messager d’Allah». Exigeant la soumission, ce totalitarisme rêve d’instaurer «l’ordre islamique», partout où il met les pieds. Il compte sur les 15 à 20 millions de musulmans d’Europe pour sa Reconquista.
Ceux-là ne se reconnaissent pas dans ces exterminateurs de «Croisés». Mais ils ne peuvent refuser de considérer la part de responsabilité du système islamique dans les dérives sectaires et mortifères. Même si les lectures extrêmes ne sont pratiquées que par 1% des membres de la communauté, cela représente, pour la seule Grande-Bretagne, 15 000 à 20 000 illuminés agissant au nom d’une religion dévoyée. Aux musulmans progressistes de leur dire ce qu’il faut oublier du Coran.
Quand l’assassin du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh affirme, mardi devant le tribunal d’Amsterdam, avoir tué «au nom de sa religion» en se disant prêt «à refaire la même chose», il parle comme les islamistes du Moyen-Orient et d’ailleurs. Ceux-là égorgent devant des vidéos, se font sauter dans des transports en commun, dissimulent des bombes dans des marchés publics, tuent des enfants et des adolescents (32 morts à Bagdad, mercredi). Maroco-néerlandais, Mohamed Bouyeri, 27 ans, s’est présenté devant ses juges coiffé d’un keffieh palestinien, le Coran à la main. Il est le produit de la radicalisation de descendants d’immigrés, observée aussi dans des cités françaises.
Il est trop simple d’assurer que l’intégrisme et ses terreurs cesseront lorsque le conflit israélo-palestinien sera résolu et que l’occupation en Irak aura pris fin. Ce raisonnement est partagé par la majorité des commentateurs, avec les encouragements des prêcheurs. Mais il sonne creux. Bouyeri a égorgé Van Gogh parce que le descendant du peintre critiquait l’Islam et ses entreprises de déstabilisation du monde. Il a menacé de mort la parlementaire néerlandaise et musulmane, Ayaan Hirs Ali parce qu’elle ose dire (bloc-notes du 20 mai 2005) : «Le problème, c’est le prophète et le Coran (...) Il y a des graines de fascisme dans l’Islam.»
Les nouveaux musulmans d’Europe ont choisi de vivre en harmonie dans un Occident laïc et tolérant. Leur religion n’est pas en cause. Cependant, la montée en puissance d’un obscurantisme se comportant en pays conquis devrait les inciter à porter témoignage de leur attachement à la démocratie, en acceptant d’ouvrir les yeux sur la face noire d’un islam perverti, qui exalte la mort. Tony Blair a eu raison de se dire «fier», lundi, de la communauté de Grande-Bretagne qui a condamné les «actes impies». Mais cette réprobation était la moindre des choses.
Pourquoi ne pas aller plus loin ? Des musulmans ont su se mobiliser en 2003 pour dénoncer, avec bien d’autres, la guerre en Irak. De semblables manifestations contre le terrorisme islamiste seraient un message autrement plus lisible, aux yeux d’une opinion inquiète, que les communiqués d’indignations. Et toute l’ambiguïté sur le désir d’intégration de certains serait levée si un débat critique pouvait avoir lieu, au sein même de la communauté, sur les motivations qui poussent des jeunes femmes à porter le voile qu’avaient refusé leurs mères.
Relire Chahdortt Djavann (Que pense Allah de l’Europe (Gallimard). Lire aussi du même auteur : Bas les voiles! (Gallimard).), qui fait partie de ces quelques femmes remarquables qui ont décidé de résister à l’islamisme et à sa banalisation : «S’il est bien vrai que le degré de démocratie d’un pays se mesure au sort qu’il réserve aux femmes, tant qu’il y aura des femmes voilées dans les pays ou dans les milieux musulmans, le retour de l’intégrisme islamiste sera possible (...) Le voile est le meilleur moyen de gagner du terrain pour les islamistes.» Oui, bas les voiles !
Ce que l’Europe pacifiste se refuse à voir : c’est une guerre qui a été déclarée contre l’Occident par l’islamisme, le 11 septembre 2001 avec les attentats contre New York et Washington. C’est cette même guerre qui a frappé Madrid le 11 mars 2004, Londres le 7 juillet 2005 et qui menace chaque pays d’Europe, y compris la France. Cette même guerre qui, partout dans le monde en réalité, oppose les Fous de Dieu aux autres religions, y compris les musulmans sécularisés d’Europe et les animistes du Darfour. Et il faudrait applaudir ce totalitarisme en marche ?
Pour avoir souvent dénoncé ici l’esprit capitulard des «antiguerre», prêts à acheter leur sécurité au prix de compréhensions apportées à l’islamisme et de concessions faites aux tyrannies moyen-orientales, l’attitude des Britanniques sauve l’honneur. Alors que Jose Luis Zapatero avait, après le 11 mars 2004, retiré les troupes espagnoles d’Irak, Tony Blair et son peuple montrent une nouvelle fois ce qu’est le courage. Même le chauffeur du bus de la ligne 30, soufflé par une des quatre bombes, a repris son travail lundi. Chapeau bas.
Les démocraties ne sont pas coupables de leur réussite. Or, en refusant de désigner leur ennemi — le «nazislamisme» et son culte de l’homme supérieur — et la nature du danger — une guerre mondiale d’un type nouveau —, elles se comportent comme si elles acceptaient déjà d’être soumises. La commémoration, cette semaine, du dixième anniversaire du massacre de 8 000 musulmans de Srebrenica par des Serbes ne doit pas exonérer pour autant le fondamentalisme. Qui parle du sort des chrétiens des Balkans, notamment au Kosovo ?
Il est beaucoup reproché à George W. Bush et à Tony Blair d’avoir attisé la fureur d’al-Qaida par leur intervention en Irak : elle aura pourtant chassé un dictateur qui subventionnait les familles des bombes humaines palestiniennes et qui avait applaudi au 11 septembre. Et, si les deux chefs d’Etat ont commis des erreurs — mais comment combattre efficacement une nébuleuse ? —, ils restent les figures symbolisant la résistance des démocraties face à la «culture de la haine». Churchill aussi aurait pu éviter les bombes sur Londres, en se couchant devant Hitler.
Les tensions identitaires qui déstabilisent l’Europe révèlent la difficile intégration de la culture arabo-musulmane. Mais ces refus de reconnaître d’autres autorités que la charia ne sauraient faire oublier ces citoyens qui ont très majoritairement adopté le mode de vie européen et les lois nationales. Comme Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances, ils admettent la nécessité de maîtriser l’immigration. «On ne va pas ouvrir nos frontières à tout le reste du monde parce qu’on est habité par un esprit d’altruisme ou je ne sais quoi», a déclaré mercredi le ministre d’origine algérienne, commentant la volonté de Nicolas Sarkozy de développer une «immigration choisie». Cependant, un des meilleurs moyens de choisir reste encore le contrôle aux frontières, qui n’existe plus. Le ministre de l’Intérieur l’a rétabli temporairement, cette semaine, après les attentats de Londres. Pourquoi ne pas recourir à ces contrôles dans la durée ?
A propos du modèle français, de nouveau défendu hier par Jacques Chirac : l’emploi public a progressé de 24% entre 1982 et 2003, selon un rapport officiel diffusé lundi. Fin 2003, les fonctionnaires représentaient 5 millions de personnes, soit un salarié sur cinq. Selon les calculs de l’association des Contribuables associés, les Français consacrent 196 jours sur 365 — soit jusqu’au 16 juillet — à financer le secteur public. Ils travaillent donc un jour sur deux pour l’Etat. Commentaire de l’association : «Au Moyen Age, un homme était considéré comme serf lorsqu’il devait payer plus de 40 jours à son seigneur.»
Cette honte pour la démocratie américaine : l’emprisonnement, depuis le 6 juillet, de la journaliste du New York Times, Judith Miller. Elle a été incarcérée pour avoir refusé de révéler à la justice le nom d’un de ses informateurs. Où est ici le respect de la liberté de la presse ?
La terreur, au nom de l’Islam
A quoi bon le nier ? L’Islam est un problème pour l’Occident. Et il revient aux très nombreux musulmans éclairés, horrifiés par la barbarie qui a frappé la Grande-Bretagne en leur nom, d’admettre l’urgence d’une lecture critique du Coran. Car c’est bien le même livre qui invite à vivre paisiblement et qui attise la haine d’une poignée de fanatiques contre les «infidèles». Les quatre jeunes kamikazes de Londres, d’origine pakistanaise, étaient nés et avaient été élevés en Angleterre. Ils étaient jusqu’alors bons dévots.
«Ces attentats n’ont rien à voir avec l’Islam», répète le discours dominant. Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, évoque un «acte criminel gravissime» qui «ne peut en aucun cas se revendiquer ni de l’Islam ni de ses valeurs». Mais ce rejet compréhensible revient à faire du terrorisme l’expression exacerbée d’un sentiment d’injustice, qui rend coupable le pays frappé. Or, le nihilisme islamiste puise d’abord dans les textes sacrés. Interdit de le dire ?
Le procès en islamophobie, porté par les moralisateurs professionnels, fait le jeu des intégristes. Oeuvrant à la réislamisation de leurs «frères et soeurs», ils font obstacle à un aggiornamento du Coran, au prétexte qu’il aurait été dicté par Dieu. Ce faisant, ils justifient la perpétuation du djihad par le prosélytisme — un rapport confidentiel de l’Education nationale a montré, en juin 2004, comment le fondamentalisme s’est installé au coeur de l’école publique (Rapport Obin «sur les signes et manifestations d’appartenances religieuses dans les établissements scolaires», déjà cité ici.) — ou par la violence, dont le prophète guerrier sut faire usage.
La bien-pensance réprouve le procédé des citations. Elle estime que des propos belliqueux se retrouvent aussi dans la Torah ou l’Evangile. Mais c’est oublier que juifs et chrétiens ont su dépasser la lettre, tandis que l’Islam est resté un code de conduite impératif. Le Coran dit par exemple, parlant des «mécréants» (sourate 2, verset 191) : «Et tuez-les, où que vous les rencontriez (...)» ; ou encore (sourate 8, verset 17) : «Ce n’est pas vous qui les avez tués ; mais c’est Allah qui les a tués (...)», etc. (La traduction est celle proposée par l’Union des organisations islamiques de France sur son site Internet.).
Aller à la source — les appels à trucider les juifs et les chrétiens se comptent par dizaines — fait comprendre ce qu’est cette idéologie conquérante, raciste, sexiste. Un lecteur d’Ezanville (Val-d’Oise) vient de m’envoyer un opuscule de 24 pages édité en Turquie, distribué dans des boîtes à lettres de sa commune, où il est expliqué, sourates à l’appui, pourquoi Jésus n’est qu’un «messager d’Allah». Exigeant la soumission, ce totalitarisme rêve d’instaurer «l’ordre islamique», partout où il met les pieds. Il compte sur les 15 à 20 millions de musulmans d’Europe pour sa Reconquista.
Ceux-là ne se reconnaissent pas dans ces exterminateurs de «Croisés». Mais ils ne peuvent refuser de considérer la part de responsabilité du système islamique dans les dérives sectaires et mortifères. Même si les lectures extrêmes ne sont pratiquées que par 1% des membres de la communauté, cela représente, pour la seule Grande-Bretagne, 15 000 à 20 000 illuminés agissant au nom d’une religion dévoyée. Aux musulmans progressistes de leur dire ce qu’il faut oublier du Coran.
Les musulmans, premiers concernés
Quand l’assassin du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh affirme, mardi devant le tribunal d’Amsterdam, avoir tué «au nom de sa religion» en se disant prêt «à refaire la même chose», il parle comme les islamistes du Moyen-Orient et d’ailleurs. Ceux-là égorgent devant des vidéos, se font sauter dans des transports en commun, dissimulent des bombes dans des marchés publics, tuent des enfants et des adolescents (32 morts à Bagdad, mercredi). Maroco-néerlandais, Mohamed Bouyeri, 27 ans, s’est présenté devant ses juges coiffé d’un keffieh palestinien, le Coran à la main. Il est le produit de la radicalisation de descendants d’immigrés, observée aussi dans des cités françaises.
Il est trop simple d’assurer que l’intégrisme et ses terreurs cesseront lorsque le conflit israélo-palestinien sera résolu et que l’occupation en Irak aura pris fin. Ce raisonnement est partagé par la majorité des commentateurs, avec les encouragements des prêcheurs. Mais il sonne creux. Bouyeri a égorgé Van Gogh parce que le descendant du peintre critiquait l’Islam et ses entreprises de déstabilisation du monde. Il a menacé de mort la parlementaire néerlandaise et musulmane, Ayaan Hirs Ali parce qu’elle ose dire (bloc-notes du 20 mai 2005) : «Le problème, c’est le prophète et le Coran (...) Il y a des graines de fascisme dans l’Islam.»
Les nouveaux musulmans d’Europe ont choisi de vivre en harmonie dans un Occident laïc et tolérant. Leur religion n’est pas en cause. Cependant, la montée en puissance d’un obscurantisme se comportant en pays conquis devrait les inciter à porter témoignage de leur attachement à la démocratie, en acceptant d’ouvrir les yeux sur la face noire d’un islam perverti, qui exalte la mort. Tony Blair a eu raison de se dire «fier», lundi, de la communauté de Grande-Bretagne qui a condamné les «actes impies». Mais cette réprobation était la moindre des choses.
Pourquoi ne pas aller plus loin ? Des musulmans ont su se mobiliser en 2003 pour dénoncer, avec bien d’autres, la guerre en Irak. De semblables manifestations contre le terrorisme islamiste seraient un message autrement plus lisible, aux yeux d’une opinion inquiète, que les communiqués d’indignations. Et toute l’ambiguïté sur le désir d’intégration de certains serait levée si un débat critique pouvait avoir lieu, au sein même de la communauté, sur les motivations qui poussent des jeunes femmes à porter le voile qu’avaient refusé leurs mères.
Relire Chahdortt Djavann (Que pense Allah de l’Europe (Gallimard). Lire aussi du même auteur : Bas les voiles! (Gallimard).), qui fait partie de ces quelques femmes remarquables qui ont décidé de résister à l’islamisme et à sa banalisation : «S’il est bien vrai que le degré de démocratie d’un pays se mesure au sort qu’il réserve aux femmes, tant qu’il y aura des femmes voilées dans les pays ou dans les milieux musulmans, le retour de l’intégrisme islamiste sera possible (...) Le voile est le meilleur moyen de gagner du terrain pour les islamistes.» Oui, bas les voiles !
Résistance : l’exemple anglais
Ce que l’Europe pacifiste se refuse à voir : c’est une guerre qui a été déclarée contre l’Occident par l’islamisme, le 11 septembre 2001 avec les attentats contre New York et Washington. C’est cette même guerre qui a frappé Madrid le 11 mars 2004, Londres le 7 juillet 2005 et qui menace chaque pays d’Europe, y compris la France. Cette même guerre qui, partout dans le monde en réalité, oppose les Fous de Dieu aux autres religions, y compris les musulmans sécularisés d’Europe et les animistes du Darfour. Et il faudrait applaudir ce totalitarisme en marche ?
Pour avoir souvent dénoncé ici l’esprit capitulard des «antiguerre», prêts à acheter leur sécurité au prix de compréhensions apportées à l’islamisme et de concessions faites aux tyrannies moyen-orientales, l’attitude des Britanniques sauve l’honneur. Alors que Jose Luis Zapatero avait, après le 11 mars 2004, retiré les troupes espagnoles d’Irak, Tony Blair et son peuple montrent une nouvelle fois ce qu’est le courage. Même le chauffeur du bus de la ligne 30, soufflé par une des quatre bombes, a repris son travail lundi. Chapeau bas.
Les démocraties ne sont pas coupables de leur réussite. Or, en refusant de désigner leur ennemi — le «nazislamisme» et son culte de l’homme supérieur — et la nature du danger — une guerre mondiale d’un type nouveau —, elles se comportent comme si elles acceptaient déjà d’être soumises. La commémoration, cette semaine, du dixième anniversaire du massacre de 8 000 musulmans de Srebrenica par des Serbes ne doit pas exonérer pour autant le fondamentalisme. Qui parle du sort des chrétiens des Balkans, notamment au Kosovo ?
Il est beaucoup reproché à George W. Bush et à Tony Blair d’avoir attisé la fureur d’al-Qaida par leur intervention en Irak : elle aura pourtant chassé un dictateur qui subventionnait les familles des bombes humaines palestiniennes et qui avait applaudi au 11 septembre. Et, si les deux chefs d’Etat ont commis des erreurs — mais comment combattre efficacement une nébuleuse ? —, ils restent les figures symbolisant la résistance des démocraties face à la «culture de la haine». Churchill aussi aurait pu éviter les bombes sur Londres, en se couchant devant Hitler.
Contrôles aux frontières
Les tensions identitaires qui déstabilisent l’Europe révèlent la difficile intégration de la culture arabo-musulmane. Mais ces refus de reconnaître d’autres autorités que la charia ne sauraient faire oublier ces citoyens qui ont très majoritairement adopté le mode de vie européen et les lois nationales. Comme Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances, ils admettent la nécessité de maîtriser l’immigration. «On ne va pas ouvrir nos frontières à tout le reste du monde parce qu’on est habité par un esprit d’altruisme ou je ne sais quoi», a déclaré mercredi le ministre d’origine algérienne, commentant la volonté de Nicolas Sarkozy de développer une «immigration choisie». Cependant, un des meilleurs moyens de choisir reste encore le contrôle aux frontières, qui n’existe plus. Le ministre de l’Intérieur l’a rétabli temporairement, cette semaine, après les attentats de Londres. Pourquoi ne pas recourir à ces contrôles dans la durée ?
Nouveaux serfs
A propos du modèle français, de nouveau défendu hier par Jacques Chirac : l’emploi public a progressé de 24% entre 1982 et 2003, selon un rapport officiel diffusé lundi. Fin 2003, les fonctionnaires représentaient 5 millions de personnes, soit un salarié sur cinq. Selon les calculs de l’association des Contribuables associés, les Français consacrent 196 jours sur 365 — soit jusqu’au 16 juillet — à financer le secteur public. Ils travaillent donc un jour sur deux pour l’Etat. Commentaire de l’association : «Au Moyen Age, un homme était considéré comme serf lorsqu’il devait payer plus de 40 jours à son seigneur.»
La honte
Cette honte pour la démocratie américaine : l’emprisonnement, depuis le 6 juillet, de la journaliste du New York Times, Judith Miller. Elle a été incarcérée pour avoir refusé de révéler à la justice le nom d’un de ses informateurs. Où est ici le respect de la liberté de la presse ?
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