Friday, July 08, 2005

Que no en quedi ni un !

Han estat molts anys de tolerància, a UK, i ara en recullen els morts. A fer bugada, doncs.

Daniel Pipes: British "Covenant of Security" with Islamists Ends
… in January 2005, Mr. Mohammed determined that the covenant of security had ended for British Muslims because of post-September 11, 2001, anti-terrorist legislation that meant “the whole of Britain has become Dar ul-Harb,” or territory open for Muslim conquest. Therefore, in a reference to unbelievers, “the kuffar has no sanctity for their own life or property.”



Thierry Oberlé: Le «Londonistan» est passé dans la clandestinité
Le Figaro, 08/07/2005.

Londres n’est plus un sanctuaire, ni une base de repli, mais une ligne de front djihadiste. En exportant sa campagne de terreur sur les bords de la Tamise, la mouvance al-Qaida a fait voler en éclats un statut particulier qui était remis en question depuis la participation britannique à la guerre en Irak. Elle précipite aussi la décomposition du «Londonistan», ce fief européen des fondamentalistes. «Le Londonistan s’est politiquement dissous au cours des derniers mois. Ce démantèlement paraissait volontaire. Il est possible qu’il soit lié au changement de tactique des milieux ultraradicaux, dont on vient de découvrir les conséquences», affirme une experte, Selma Belaala. «Quoi qu’il en soit, l’illusion sécuritaire dans laquelle vivaient les Britanniques s’est dissipée», ajoute-t-elle.

Chercheur à l’Institut d’études politiques de Paris, Selma Belaala rentre d’une mission à Londres. «Il n’y a plus dans la capitale britannique d’encadrement clairement identifiable, de leadership et de lieux fixes pour les djihadistes» précise cette spécialiste de l’islam radical.

Il est loin le temps des attentats du 11 septembre 2001. A l’époque, les ténors du «Londonistan» se félicitent bruyamment de la réussite des attaques contre New York et Washington et portent aux nues les 19 pirates de l’air. Une trentaine de mouvements radicaux pourchassés dans leur propre pays après une série de revers ont alors pignon sur rue à Londres. Le GIA algérien croise le Djihad islamique égyptien, les Pakistanais parlent aux Saoudiens. La ville attire le gratin des exaltés de la planète islamiste. Les imprécateurs vantent leur djihad anti-américain dans des mosquées, sur Internet ou dans des feuilles distribuées aux sympathisants tous les vendredis après la prière.

L’imam Abou Hamza el-Masri

lance ses anathèmes depuis la mosquée de Finsbury Park. Ancien combattant de la première guerre d’Afghanistan, il a perdu ses deux avant-bras et un oeil en maniant des explosifs.

Le Palestino-Jordanien Abou Qoutada

est considéré comme un idéologue d’al-Qaida et le représentant officieux d’Oussama Ben Laden en Grande-Bretagne.

Le cheikh Omar Bakri, lui,

signe des fatwas incendiaires et rêve à haute voix d’instaurer un califat planétaire. Provocateur, il demande, un jour de colère, aux homosexuels de se jeter du sommet de Big Ben. Il rêve de planter le drapeau vert d’Allah sur le toit du 10, Downing Street. Al Mouhajiroun (les émigrants), son groupuscule, se veut «la voix, les yeux et les oreilles des musulmans».

Souvent illuminés, toujours fanatiques, les porte-parole les plus en vue du petit milieu extrémiste tirent profit des traditions britanniques de liberté d’expression pour inciter à la violence. Cela cesse en 2003 avec l’engagement britannique aux côtés des États-Unis en Irak. Abou Hamza, le «capitaine Crochet» de l’islam radical, est jeté en prison pour incitation à la haine et au meurtre. Il y croupit toujours dans l’attente de son procès.

Rachid Ramda,

soupçonné d’avoir financé les attentats de 1995 en liaison lointaine avec Oussama Ben Laden, devrait être enfin extradé vers la France après dix années de tergiversations. Abou Qoutada est assigné à résidence et a de facto perdu le véritable contact avec la mouvance al-Qaida.

Seul rescapé du vieux «Londonistan», Omar Bakri, propagandiste zélé de Zarqaoui, le lieutenant de Ben Laden en Irak, continue à haranguer des petits groupes d’initiés contre «les forces britanniques, ces ennemis de l’islam qui combattent en Irak». Mais le salafiste syrien invective désormais les mécréants depuis des banlieues perdues.

Haut lieu de l’intégrisme, la mosquée de Finsbury Park

a été reprise en main en février par des musulmans plus modérés à l’issue d’une mini-guerre des minarets. «Des militants issus des rangs des frères musulmans ont envahi la mosquée et ont fini par chasser les dirigeants salafistes proches d’Abou Hamza, raconte Selma Belaala. Les négociations engagées le 22 février ont duré plusieurs nuits. En fait, les djihadistes n’avaient pas le choix : en cas d’usage de la violence, ils risquaient l’expulsion pure et simple du pays.» Le symbole du «Londonistan» est tombé à l’issue d’une bataille, une fitna, pour reprendre l’expression du politologue Gilles Kepel, cette «guerre au coeur de l’islam».

Dispersés, les activistes ont perdu de leur visibilité pour les services de renseignements. Ces derniers indiquaient en janvier, lors d’une alerte terroriste, qu’environ 200 djihadistes installés en Angleterre mais non localisés étaient capables de frapper sur le sol britannique. Ils se plaignaient d’un manque de relais dans les milieux à surveiller mais paraissaient malgré tout confiants à l’occasion de leurs échanges d’informations avec leurs homologues étrangers. Hier, la police britannique a déclaré qu’elle ne disposait d’aucun renseignement pouvant laisser présager la vague d’attentats. Avec le recul, l’éclatement du «Londonistan» et le départ des salafistes de la trop célèbre mosquée de Finsbury Park étaient sans doute un signe avant-coureur du déchaînement de fureur. Il n’est plus question de la moindre organisation politique classique. Les réseaux se sont atomisés pour mieux tuer.

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