Vérités sur la Turquie
Ivan Rioufol: bloc-notes du 19/02/2005.
A ce propos, s’interroger sur la désinformation qui présente la Turquie «modérément islamiste» sous ses aspects les plus présentables. Même la CIA, la centrale américaine, a admis le mois dernier, dans un rapport peu ébruité (un de plus !) (2), que l’entrée de ce pays en Europe serait une source de tension, en raison de l’intégration d’une «forte population musulmane». Cette semaine, on a appris que le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui avait envisagé de pénaliser l’adultère, entendait cette fois demander la levée d’interdiction du voile dans les universités. Faut-il se préparer aux cortèges de femmes voilées en Europe ?
Un lecteur m’a fait parvenir le communiqué final de la 31e session de la Conférence islamique. Elle s’est tenue à Istanbul en juin, au moment où la Turquie négociait sa candidature. Dans son article 62, la Conférence, présidée par le ministre turc des Affaires étrangères, s’en prend à l’Union européenne qui a critiqué la lapidation de la femme adultère. Extraits : «La Conférence a réaffirmé le droit des États à préserver leur spécificité religieuse, sociale et culturelle, qui constitue un patrimoine de nature à enrichir les concepts universels des droits de l’homme (...). Elle a, en outre, dénoncé la décision de l’Union européenne concernant la condamnation de la peine de la lapidation et des autres peines qualifiées d’inhumaines et qui sont appliquées dans certains États membres en vertu des dispositions de la charia.»
Pourquoi cette radicalisation n’est-elle pas dénoncée ? Les turcophiles français se comportent comme s’ils ne voulaient rien voir, rien entendre. Leur indulgence ne peut qu’inciter les électeurs — les électrices — à sanctionner ce pays si peu soucieux de l’égalité homme-femme. D’autant que l’ombre de la Turquie n’a jamais quitté le référendum sur la Constitution européenne. Face à la dynamique du non, le président de la République serait tenté, dit-on, d’avancer la consultation en mai afin de limiter débats et dégâts. Pas très glorieux.
A ce propos, s’interroger sur la désinformation qui présente la Turquie «modérément islamiste» sous ses aspects les plus présentables. Même la CIA, la centrale américaine, a admis le mois dernier, dans un rapport peu ébruité (un de plus !) (2), que l’entrée de ce pays en Europe serait une source de tension, en raison de l’intégration d’une «forte population musulmane». Cette semaine, on a appris que le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui avait envisagé de pénaliser l’adultère, entendait cette fois demander la levée d’interdiction du voile dans les universités. Faut-il se préparer aux cortèges de femmes voilées en Europe ?
Un lecteur m’a fait parvenir le communiqué final de la 31e session de la Conférence islamique. Elle s’est tenue à Istanbul en juin, au moment où la Turquie négociait sa candidature. Dans son article 62, la Conférence, présidée par le ministre turc des Affaires étrangères, s’en prend à l’Union européenne qui a critiqué la lapidation de la femme adultère. Extraits : «La Conférence a réaffirmé le droit des États à préserver leur spécificité religieuse, sociale et culturelle, qui constitue un patrimoine de nature à enrichir les concepts universels des droits de l’homme (...). Elle a, en outre, dénoncé la décision de l’Union européenne concernant la condamnation de la peine de la lapidation et des autres peines qualifiées d’inhumaines et qui sont appliquées dans certains États membres en vertu des dispositions de la charia.»
Pourquoi cette radicalisation n’est-elle pas dénoncée ? Les turcophiles français se comportent comme s’ils ne voulaient rien voir, rien entendre. Leur indulgence ne peut qu’inciter les électeurs — les électrices — à sanctionner ce pays si peu soucieux de l’égalité homme-femme. D’autant que l’ombre de la Turquie n’a jamais quitté le référendum sur la Constitution européenne. Face à la dynamique du non, le président de la République serait tenté, dit-on, d’avancer la consultation en mai afin de limiter débats et dégâts. Pas très glorieux.
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