Wednesday, February 16, 2005

Adler i Schemla, sobre l’assassinat de Rafic Hariri ?

Alexandre Adler: Pourquoi a-t-on tué Rafic Hariri ?
Le Figaro, 16/02/2005.
La Syrie est l’expression parfaite d’une construction artificielle où 12% de la population, la secte syncrétiste des alaouites — mélange de chiisme hétérodoxe, de cryptochristianisme johannique et de rémanences zoroastriennes — contrôle à elle seule cent pour cent du pouvoir militaire et exerce un ascendant indiscuté sur le pouvoir politique. Cette construction est devenue proprement intenable avec l’effondrement du système Saddam en Irak.
Les élections législatives libanaises prévues pour le printemps prochain signifieront, après les élections palestiniennes et irakiennes, l’expression d’un pouvoir populaire très largement acquis au retour à l’indépendance et reposant, au plus haut niveau, sur la réconciliation des deux grands adversaires de la guerre civile des années 70-80 : les chrétiens groupés autour du patriarche maronite, le cardinal Sfeir, et les Druzes de Walid Joumblatt.


Élisabeth Schemla: L’assassinat de Rafic Hariri, un événement capital comme le fût celui de Rabin, que Chirac ne laissera pas impuni
Proche-Orient.info, 15/02/2005.
Sur le plan régional, il est difficile de ne pas noter cette coïncidence : l’assassinat d’Hariri se produit le jour même du résultat définitif officiel des élections en Irak. Un point commun : dans les deux cas, les musulmans sunnites sont les grands perdants et ces deux événements marquent un repli de plus de cette branche religieuse et de son influence, l’Arabie saoudite elle-même étant traversée par les ondes de choc que l’on sait. Tandis qu’à l’inverse l’expansion chiite se concrétise avec un nouvel espace qui s’étend maintenant de Téhéran à Bagdad, de Bagdad à Damas — ne pas oublier qu’une fatwa de l’ayatollah Moussa Sadr avait adoubé comme chiites les « hérétiques » minoritaires Alaouites au pouvoir —, et de Bagdad à Beyrouth et au sud Liban avec le Hezbollah. Ce n’est pas l’une des moindres conséquences politiques et stratégiques des décisions de Bush pour un « nouveau Moyen-orient ».

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