Ivan Rioufol
Bush et ses victoires
Le Figaro, 04/03/2005.
La contagion démocratique du Moyen-Orient : elle gagne le Liban, qui vit une étonnante révolution pacifique inspirée par l’exemple irakien. C’est, en effet, la démonstration de courage de ces électeurs, bravant les attentats islamistes pour aller voter le 30 janvier, qui a incité les Libanais à passer outre à l’interdiction de manifester, dimanche, et à exiger depuis le départ de l’occupant syrien. Nombreuses sont les voix qui s’élèvent désormais pour réclamer les mêmes élections libres qui viennent d’avoir lieu en Irak et dans les Territoires palestiniens.
Les faits donnent actuellement raison à la politique de George Bush, qui vise à faire tomber les tyrannies par la force militaire ou, mieux, par l’«effet domino». L’Egypte a annoncé samedi la mise en place d’une élection présidentielle au suffrage universel. Si l’Arabie saoudite vient de s’ouvrir timidement à des élections municipales réservées aux hommes, les Emirats arabes unis et Bahreïn se disent prêts à des processus de démocratisation.
Il est plaisant d’observer l’embarras des antibushistes français, surreprésentés dans la presse et au Quai d’Orsay. S’ils accusent les Américains d’être à la source de l’insécurité au Moyen-Orient et d’avoir réveillé le terrorisme, ils oublient de dire qu’ils sont plus certainement à l’origine du processus de démocratisation de la région et qu’ils attisent le désir d’émancipation des peuples.
Il est prématuré de tirer un bilan de la politique américaine, dont la majorité des commentateurs continuent à prédire l’échec. Cependant, rien de ce qui se passe au Liban, en Irak, en Palestine et dans les pays voisins n’aurait été possible si les Américains et leurs alliés n’avaient pas décidé de provoquer les événements, en chassant Saddam Hussein et en combattant le totalitarisme islamiste. Il est grand temps pour la France des droits de l’homme de prendre enfin l’histoire en marche.
Moyen-Orient : les succès de Bush
Le Figaro, 11/03/2005.
Relire les certitudes sur l’Irak, recopiées depuis deux ans. Experts, politiques, commentateurs : tous auront prédit la révolte de la rue arabe, la vietnamisation du conflit, le choc des civilisations, la chute de George Bush. Confortés par leur unanimisme, ils auront bien ri de l’«ignorance abyssale de la réalité du Proche-Orient» (Ignacio Ramonet, Irak, histoire d’un désastre, Éditions Galilée.) dont les États-Unis auraient fait preuve, pour avoir estimé que l’élimination de Saddam Hussein inspirerait cette région. «Bush-Sharon, assassins !» scandait la rue, fière de voir la France porte-parole du «camp de la paix».
Mais les faits ne se plient pas à ces auto-intoxications, souvent dénoncées ici. Seule la pression terroriste alimente le pilonnage médiatique des anti-guerre sur le «chaos» irakien. La mort de Nicola Calipari, agent secret italien, tué accidentellement vendredi par des tirs américains, alors qu’il venait de délivrer la journaliste Giuliana Sgrena, a d’ailleurs renforcé les convictions de ceux qui dénoncent, dans la présence occidentale, une oppression légitimant la «résistance» des nazislamistes.
Les élections en Palestine ? La libération du Liban ? «Coïncidences», répondent les apparatchiks de la pensée unique. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, ne voit que l’Ukraine comme source d’inspiration de la «révolution du Cèdre». Mais le Libanais Walid Joumblatt admet, lui, s’être trompé dans son opposition à la guerre en Irak : «C’est mon fond d’éducation soviétique qui me faisait dénoncer l’impérialisme (américain). Une intervention étrangère, quel que soit le nom que vous lui donnez, est parfois utile» (La Croix, 7 mars 2005.).
Regarder les faits récents invite à constater que Bush, s’il a additionné les erreurs, marque des points. La relance des discussions entre Israéliens et Palestiniens après la mort d’Arafat a donné raison aux États-Unis, qui accusaient le protégé de la France d’être l’obstacle à la paix. En Irak, le succès des élections législatives du 30 janvier a contredit les prédictions assurant que le peuple refuserait un processus imposé de démocratisation. «Je ne suis pas Saddam Hussein, je veux coopérer», dit à son tour le président syrien Bachar el-Assad.
Ces premiers résultats soulignent l’angélisme de la théorie française du «soft power», cocktail de pacifisme et de multilatéralisme censé faire prévaloir la politique d’un pays sur d’autres Etats grâce à «l’attraction, la force de conviction, la persuasion» (Pascal Boniface, expert en géopolitique). L’aspiration au changement du Moyen-Orient illustre aussi l’erreur qu’il y avait, à Paris, à redouter une guerre des cultures. Seul l’islamisme rétrograde reste le vrai danger.
Se garder, pour cela, d’une euphorie devant ces événements qui laissent voir une demande arabe pour une démocratie à construire. Il faut se féliciter de la mobilisation de la France et de l’Allemagne au côté des États-Unis pour demander à la Syrie de se retirer «intégralement» du Liban. Mais le risque d’un raidissement fondamentaliste demeure, partout. Mardi, la démonstration de force des chiites libanais, manifestant pacifiquement à Beyrouth à l’appel du Hezbollah, a rappelé qu’il sera sage d’avancer vers les réformes à pas comptés.
Le Figaro, 04/03/2005.
La contagion démocratique du Moyen-Orient : elle gagne le Liban, qui vit une étonnante révolution pacifique inspirée par l’exemple irakien. C’est, en effet, la démonstration de courage de ces électeurs, bravant les attentats islamistes pour aller voter le 30 janvier, qui a incité les Libanais à passer outre à l’interdiction de manifester, dimanche, et à exiger depuis le départ de l’occupant syrien. Nombreuses sont les voix qui s’élèvent désormais pour réclamer les mêmes élections libres qui viennent d’avoir lieu en Irak et dans les Territoires palestiniens.
Les faits donnent actuellement raison à la politique de George Bush, qui vise à faire tomber les tyrannies par la force militaire ou, mieux, par l’«effet domino». L’Egypte a annoncé samedi la mise en place d’une élection présidentielle au suffrage universel. Si l’Arabie saoudite vient de s’ouvrir timidement à des élections municipales réservées aux hommes, les Emirats arabes unis et Bahreïn se disent prêts à des processus de démocratisation.
Il est plaisant d’observer l’embarras des antibushistes français, surreprésentés dans la presse et au Quai d’Orsay. S’ils accusent les Américains d’être à la source de l’insécurité au Moyen-Orient et d’avoir réveillé le terrorisme, ils oublient de dire qu’ils sont plus certainement à l’origine du processus de démocratisation de la région et qu’ils attisent le désir d’émancipation des peuples.
Il est prématuré de tirer un bilan de la politique américaine, dont la majorité des commentateurs continuent à prédire l’échec. Cependant, rien de ce qui se passe au Liban, en Irak, en Palestine et dans les pays voisins n’aurait été possible si les Américains et leurs alliés n’avaient pas décidé de provoquer les événements, en chassant Saddam Hussein et en combattant le totalitarisme islamiste. Il est grand temps pour la France des droits de l’homme de prendre enfin l’histoire en marche.
Moyen-Orient : les succès de Bush
Le Figaro, 11/03/2005.
Relire les certitudes sur l’Irak, recopiées depuis deux ans. Experts, politiques, commentateurs : tous auront prédit la révolte de la rue arabe, la vietnamisation du conflit, le choc des civilisations, la chute de George Bush. Confortés par leur unanimisme, ils auront bien ri de l’«ignorance abyssale de la réalité du Proche-Orient» (Ignacio Ramonet, Irak, histoire d’un désastre, Éditions Galilée.) dont les États-Unis auraient fait preuve, pour avoir estimé que l’élimination de Saddam Hussein inspirerait cette région. «Bush-Sharon, assassins !» scandait la rue, fière de voir la France porte-parole du «camp de la paix».
Mais les faits ne se plient pas à ces auto-intoxications, souvent dénoncées ici. Seule la pression terroriste alimente le pilonnage médiatique des anti-guerre sur le «chaos» irakien. La mort de Nicola Calipari, agent secret italien, tué accidentellement vendredi par des tirs américains, alors qu’il venait de délivrer la journaliste Giuliana Sgrena, a d’ailleurs renforcé les convictions de ceux qui dénoncent, dans la présence occidentale, une oppression légitimant la «résistance» des nazislamistes.
Les élections en Palestine ? La libération du Liban ? «Coïncidences», répondent les apparatchiks de la pensée unique. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, ne voit que l’Ukraine comme source d’inspiration de la «révolution du Cèdre». Mais le Libanais Walid Joumblatt admet, lui, s’être trompé dans son opposition à la guerre en Irak : «C’est mon fond d’éducation soviétique qui me faisait dénoncer l’impérialisme (américain). Une intervention étrangère, quel que soit le nom que vous lui donnez, est parfois utile» (La Croix, 7 mars 2005.).
Regarder les faits récents invite à constater que Bush, s’il a additionné les erreurs, marque des points. La relance des discussions entre Israéliens et Palestiniens après la mort d’Arafat a donné raison aux États-Unis, qui accusaient le protégé de la France d’être l’obstacle à la paix. En Irak, le succès des élections législatives du 30 janvier a contredit les prédictions assurant que le peuple refuserait un processus imposé de démocratisation. «Je ne suis pas Saddam Hussein, je veux coopérer», dit à son tour le président syrien Bachar el-Assad.
Ces premiers résultats soulignent l’angélisme de la théorie française du «soft power», cocktail de pacifisme et de multilatéralisme censé faire prévaloir la politique d’un pays sur d’autres Etats grâce à «l’attraction, la force de conviction, la persuasion» (Pascal Boniface, expert en géopolitique). L’aspiration au changement du Moyen-Orient illustre aussi l’erreur qu’il y avait, à Paris, à redouter une guerre des cultures. Seul l’islamisme rétrograde reste le vrai danger.
Se garder, pour cela, d’une euphorie devant ces événements qui laissent voir une demande arabe pour une démocratie à construire. Il faut se féliciter de la mobilisation de la France et de l’Allemagne au côté des États-Unis pour demander à la Syrie de se retirer «intégralement» du Liban. Mais le risque d’un raidissement fondamentaliste demeure, partout. Mardi, la démonstration de force des chiites libanais, manifestant pacifiquement à Beyrouth à l’appel du Hezbollah, a rappelé qu’il sera sage d’avancer vers les réformes à pas comptés.
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